L'habitat rural traditionnel

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Depuis les Gaulois, dans un pays sans pierres, les maisons étaient faites de bois et de torchis (argile, paille ou bruyère hachée), couvertes de chaume, de seigle ou de roseaux. Elles étaient basses, couronnées par des combles à doubles rampants, face à la rue. Les « seulles » (partie basse du mur) étaient en rognons de silex noyés dans du mortier.


Du XVème au XVIIème siècle, les murs étaient faits de pans de bois en chêne avec un remplissage de torchis. Ils étaient de forme carrée avec un renfort en X (croix de Saint André). On les appelait maisons à «marelles». Les portes étaient en chêne, les ouvertures petites et sans vitrage et le sol en terre battue. Elles se composaient de deux chas (chambres à feu) et d’une bassie (cuisine).


A partir du XVIIème siècle, les pans de bois sont modifiés, les colombes (pièces verticales) forment des rectangles avec, en bas et en haut, des sablières (grosses poutres horizontales) avec une lisse vers le haut, le tout renforcé par des écharpes (en forme de triangle).
L’assemblage se fait par tenons, mortaises et chevilles. Entre les potelets (petits poteaux), on place des rollons (tiges de bois) entourés de paille et d’argile, ce sont les  «palissons» qui permettent de consolider le torchis. Pour terminer, on enduit les murs d’un mélange de sable et de chaux.
Les toitures en chaume sont remplacées par des tuiles plates plus résistantes à l’incendie. Beaucoup de tuileries s’installent alors dans les villages. Les deux rampants (pans) du toit forment un angle de 90°. Le grenier couvre toute la surface de la maison ce qui permet de faire sécher le grain, les oignons, les haricots et le chanvre. Des lucarnes (chiens assis), côté rue, éclairent ces greniers. Les cheminées rectangulaires sont placées sur les pignons.
Les dimensions de ces maisons sont de 4 à 9 toises (mesure de l’époque) 8,77 m à 17,54 m de long et toujours de 3 toises (5,85m) de large. La hauteur sous toit est également de 3 toises. Le sol est en carrelage.
Ces maisons ont existé jusqu’en 1830-1850. A cette époque, le torchis a été remplacé par des demi-briques (argile cuite) en fougères, appelées «chantignolles».


A partir de 1850-1880 les maisons à pans de bois sont remplacées par des habitations entièrement en briques beaucoup plus salubres et mieux protégées contre les incendies. Leurs dimensions étaient semblables à celles des  maisons de bois. Les couvertures étaient en tuiles mécaniques ou en ardoises, moins lourdes, permettant des charpentes plus légères. Les fenêtres sont beaucoup plus grandes.
Ces maisons en briques sont encore présentes dans les villages.


Vers 1920 sont apparues les maisons bourgeoises avec un étage, rarement plus.